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Volumes pulmonaires : comprendre ce qui se cache derrière chaque souffle

Publié le 09/10/2024

Environ 15 minutes de lecture

J'aimerai aujourd'hui aborder un gros morceau avec vous alors attachez-vous car ça ne sera pas mon post le plus simple. Effectivement, j'aimerai creuser avec vous l'intérêt de la kinésithérapie respiratoire à l'avenir mais avant ça, il est important d'expliquer les volumes d'air qui sont mobilisés et mobilisables lors des mouvements respiratoires imposés par le kinésithérapeute.

En effet, plusieurs volumes composent la totalité de "l'air" dans les poumons. Essayons ensemble de parler de manière plus scientifique.

Quand on parle de la totalité de l'air des poumons, on parle en fait de la CPT, la capacité pulmonaire totale qui va varier en fonction de la taille, de l'âge et du sexe de chaque individu. Elle tourne généralement autour des 5 litres !


Maintenant souvenez vous du terme "ventiler", qui décrit simplement le mécanisme de faire entrer et sortir de l'air des poumons.


Quand nous le faisons dans la vie de tous les jours nous ne réfléchissons pas... Et bien maintenant, prenez de l'air normalement, c'est ce qu'on appelle une "inspiration de repos". Vous vous rendrez compte que vous pouvez encore prendre de l'air malgré cette inspiration, faites-le !  

Vous venez de mobiliser un nouveau volume non ? 

Il s'agit du VRI ou encore volume de réserve inspiratoire ! Comme son nom l'indique, c'est une quantité d'air mobilisable après une inspiration de repos. Cela correspond a environs 2,5 à 3 litres des 5 litres de la capacité totale des poumons (CPT).


A l'inverse, si vous n'allez pas plus loin qu'une expiration normale alors il restera un volume dans vos poumons qu'on appelle la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF)  mais nous y reviendrons plus tard. Mais donc est-il possible de souffler plus que ce qu'on relâche lors d'une expiration "normale" ?


Une seule chose à faire, essayez... Alors ? 



Le volume d'air que vous venez de mobiliser s'appelle quant à lui le VRE,  le volume de réserve expiratoire. Il n'intervient chez une personne dites "normale", sans pathologie, que lors d'une expiration forcée et correspond à environ 1 litre sur les 5 vus précédemment. Dans la vie, de tous les jours il n'est donc normalement pas mobilisé.


Dans la catégorie des volumes pulmonaires non mobilisés, il y en a un qui fait plus fort que ça. Il est pour ainsi dire "non mobilisable" ! On l'appelle le VR, volume résiduel. C'est une quantité d'air qui ne varie pas en fonction de l'inspiration ou de l'expiration, il équivaut plus ou moins à 1 litre lui aussi.

A quoi peut bien servir un volume pulmonaire aussi important que le volume de réserve expiratoire mais sur lequel nous n'avons aucun contrôle me direz-vous ? Autant s'en débarrasser non ?


Et bien non ! Il est d'une importance capitale, sans lui nos voies respiratoires se collaberaient (s'écraseraient) après une seule expiration et nous ne serions plus capable de reprendre de l'air ensuite.


Dites, vous vous souvenez de la CRF ? La capacité résiduelle fonctionnelle ? Mais oui, le volume qui reste dans les poumons après une expiration "normale" ! Et bien ça n'est que l'addition du volume résiduel (VR) que nous venons de voir et du volume de réserve expiratoire (VRE). Tout simplement !


Si vous avez bien suivi, vous vous posez peut-être une question... 

Que se passerait t'il si on passait d'une inspiration maximale (VRI) à une expiration maximale (VRE) ? Et bien, vous mobiliseriez tout le volume mobilisable de vos poumons, ce qu'on appelle la "capacité vitale" (CV) ! Cet énorme volume mobilisable  ( environ 4 litres ) est d'une importance capitale car c'est en partie sur lui que vont se baser les pneumologues pour poser un diagnostic d'asthme ou encore de BPCO mais nous reviendrons sur ces tests sûrement dans un autre post, celui-ci étant déjà suffisamment conséquent.


Reprenons, nous avons donc appris que la CPT était le volume total d'air dans les poumons, qu'une inspiration maximale correspond au VRI, une expiration maximale au VRE, que le VR permet aux voies aériennes de ne pas se refermer sur elles-mêmes quand on souffle l'air inspiré et que la CV n'était rien d'autre qu'un passage du VRI au VRE.


Mais qu'en est-il alors du volume de la ventilation "normale", celui de tous les jours, celui que vous avez mobilisé la majorité du temps lors de la lecture de ce post ? Et bien il s'agit du volume courant (VC), après tout ce que vous venez d'apprendre, il va vous paraître minuscule mais il ne représente que 450 millilitres soit 0,45 litres, seulement un peu plus que le volume d'une canette de soda.


Tous ces volumes sont malheureusement interdépendants et peuvent être impactés par certaines pathologies, mais ce sujet sera pour un autre jour.


J'espère que cette thématique un peu plus pointue vous aura intéressée. Elle peut paraître abrupte et compliquée mais quand on prend du recul, elle permet tout simplement de comprendre des sujets qui peuvent paraître inabordables dans un premier temps. Malgré tout, elle compose le socle des connaissances de toute personne qui pourrait s'interroger sur la manière dont fonctionne un acte si simple et inconscient qu'est celui de respirer. Ce petit schéma vous permettra, j'espère, de comprendre un peu mieux toutes ces explications:*

Je vous remercie d'avoir pris le temps de lire, mais surtout d'avoir tenu jusqu'ici et je vous dis à la prochaine pour un autre post sûrement un peu plus léger.