Personnes âgées : comment éviter le syndrome de glissement ?
Publié le 12/10/2024
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Le syndrome de glissement : une urgence silencieuse chez les personnes âgées
Le syndrome de glissement est un phénomène particulièrement redouté chez les personnes âgées.
Il survient souvent de manière insidieuse, dans un contexte où la personne, déjà vulnérable, subit un évènement déclencheur tel qu’une hospitalisation, une infection, une fracture ou simplement une grosse baisse de moral. Soudain, tout semble s’effondrer : la perte d’autonomie s’accélère, la personne refuse de manger, de se lever, de bouger. Ce syndrome se manifeste par un retrait progressif de la vie, un désengagement qui peut rapidement devenir irréversible si une prise en charge adaptée n’est pas mise en place.
Mais alors, pourquoi cela touche-t-il principalement les personnes âgées ?
Avec l’âge, le corps s’affaiblit et les réserves physiologiques diminuent. Un événement, même minime, peut avoir des répercussions majeures sur l’organisme et la psyché.
Une fracture du fémur, par exemple, peut faire basculer une personne fragile vers ce syndrome. Cela peut entraîner un effondrement des capacités de récupération, tant sur le plan physique que psychologique, entraînant un cercle vicieux d’immobilité et de perte de motivation.
Un lien étroit avec le syndrome post-chute
Après une chute, surtout chez les personnes âgées, une peur invalidante de retomber peut apparaître, conduisant à un évitement des mouvements et à une perte rapide d’autonomie favorisant les problèmes physiques sous-jacents et un déclin psychologique accéléré. (1)
Les deux syndromes sont intimement liés par la notion de fragilité : un état où le corps et l’esprit ne parviennent plus à répondre adéquatement aux agressions extérieures, et où un simple incident peut mener à un effondrement global. Une intervention précoce et pluridisciplinaire est essentielle pour prévenir ces syndromes, en combinant rééducation, soutien psychologique et une approche sociale pour encourager la reprise d’une vie active et autonome. (2)
La bonne nouvelle, c’est que reprendre le contrôle de son corps ne nécessite pas de longues séances de sport intensif.
Quelques exercices, adaptés à la condition physique de chacun, peuvent être réalisés facilement à la maison. Leur simplicité les rend accessibles à tous, et leur régularité peut faire une réelle différence dans la qualité de vie. Avec ces exercices, l’objectif est de remettre en mouvement progressivement, en douceur, tout en respectant ses propres limites.
Le lever de chaise
Le simple fait de s’asseoir et de se relever de sa chaise constitue déjà un excellent exercice pour renforcer les muscles des jambes et améliorer l’équilibre. Cet exercice, que vous pouvez réaliser à la maison, sollicite les muscles que vous utilisez chaque jour pour marcher, vous lever ou vous asseoir, et il peut réellement aider à maintenir votre autonomie.
L’idée est de commencer doucement et d’adapter les séries en fonction de vos capacités. En général, je conseille à mes patients de faire 5 séries de 5 répétitions, avec 1 à 2 minutes de repos entre chaque série. Au début, commencez en vous aidant de vos accoudoirs et quand vous vous en sentirez capable, passez-vous en. Vous pouvez aussi ajuster la difficulté selon votre ressenti : si c’est trop difficile, commencez avec moins de répétitions et augmentez progressivement.
Élévation des genoux contre pesanteur
Cet exercice permet de travailler les muscles des hanches et des cuisses, essentiels pour la marche et la stabilité. Pour le réaliser, placez-vous face à un mur, une table ou une chaise, et appuyez-vous légèrement avec vos bras pour garder l’équilibre. Ensuite, élevez un genou vers le haut, comme si vous vouliez marcher sur place, puis redescendez doucement. Alternez avec l’autre jambe.
Je recommande d’adapter la hauteur de l’élévation selon vos capacités et de commencer avec des séries courtes comme pour le premier exercice et d'augmenter progressivement.
Abduction de hanche
Cet exercice cible les muscles des hanches et améliore la stabilité en écartant une jambe sur le côté. Placez-vous debout, en vous appuyant légèrement contre un mur ou une table, puis levez doucement une jambe latéralement avant de revenir en position initiale. J’encourage à faire 5 séries de 8 à 10 répétitions par jambe, avec une courte pause entre chaque série.
Pour conclure, en intégrant une routine quotidienne d’exercices simples, comme ceux que nous avons vus dans cet article, il est tout à fait possible de se maintenir en forme, d’améliorer sa qualité de vie et de préserver son autonomie. Ces gestes simples, répétés régulièrement, apportent des bénéfices concrets pour la mobilité et le bien-être.
Si vous, ou l’un de vos proches, avez besoin d’un coup de pouce pour une rééducation à la marche ou une revalidation fonctionnelle, je vous invite à prendre rendez-vous, en cabinet ou à domicile. Ensemble, nous évaluerons votre situation actuelle pour définir un traitement personnalisé adapté à vos besoins.